Delphine GIGOUX-MARTIN
LA V.R.A.C. Hors les murs
Voyage autour de mon crâne
(œuvre FRAC Midi-Pyrénées)
18, 19 et 20 mai 2013 saison 4
Dans le cadre de l’opération ultraterrestre, La V.R.A.C. a présenté dans une grotte proche de Millau Voyage autour de mon crâne, une oeuvre du FRAC Midi Pyrénées (créée pour la grotte du Mas d’AZIL en 2011). L’exposition, réinstallée par Delphine Gigoux-Martin en fonction du lieu est un ensemble de 4 projections géantes de dessins animés, projetées sur les parois de la grotte.
« Fermer les yeux grands ouverts, entrer dans la grotte. S’allument les constellations, s’installent les images remontées des confins, se puisent elles mêmes dans la vaste bibliothèque de l’histoire, de mon histoire, de notre histoire. Aujourd’hui, le froid ensoleillé laisse place à la tiède, à l’obscure humidité, au silence mat de la roche percuté par les claquements glacés des gouttes, impacts sur nos crânes dans lesquels résonne encore la lumière du jour, projetée sur nos parois internes en formes mouvantes, taches et traces dansantes épousant nos contours, nos circonvolutions. Animales apparitions fugaces, remontées soudaines d’un souvenir devenu rêve. Le blaireau fouissant retourne aux profondeurs, aux labyrinthes, aux galeries, à la terre sableuse, taquiné, poursuivi, harcelé par l’aérien, têtu, narquois oiseau sautillant, voletant, obscur tracé virevoltant. Un charbonneux souvenir de feu, de soleil, perçant la lumière perçant la noirceur souterraine. Plus loin, après le boyau, dans l’éblouissante ténèbre, jailli de l’imagination débordante des parois longuement calcifiées, de la faille glaireuse, de la noire et luisante anfractuosité, de la fissure humide et boursouflée, s’éveille le danseur, le vivant, émergé de toutes profondeurs. Resurgie des fossilisations, son énergie dansante explore les chemins animaux vers l’érection, la surrection. Pieds, sauts, jambes, sexe, extensions, détente, être crapaud, têtard, cellule, dos roulé, plié, lové. Soudain fauve bondis- sant, proie aux aguets. Joie expansive, séduisante parade, mimétique épousaille. Le trait mouvant hésite et griffe, dessine et grave en nous la silhouette qui s’anime : le danseur, le vivant. L’Ariane qui le trace, le graphe, le dévide, nous guide dans les diverticules obscurs de notre animale humaine condition. Delphine Gigoux-Martin rameute, cruelle et caressante, nos vieilles origines affamées, multiples anciens communs esprits, enfoncés, enfouis, pétrifiés, palpitants, fascinés, fascinants, de proie et chasseur tour à tour. Elle invoque, elle envoûte en chaman implacable l’image électrique en enchantement du présent. Stéphane Got, 01/03/2013
Une vidéo de l’exposition dans la grotte
Au Musée de Millau, partenaire de l’opération : interventions dans les collections du 29 mai -30 juin 2013
Au 12 rue de la Capelle : une installation vidéo de Delphine Gigoux-Martin « Le cul du blaireau » Du 11 mars -30 juin 2013