Marie DEMY
interview Radio Larzac
Oeuvre inédite
30 avril – 30 juin 2015 saison 6
Marie Demy aime les images. Elle les accueille, elle les recueille, les capture, les adopte, les saisit. S’intéresse à leur reproduction. Images de toutes sortes, venant de partout, de temps différents, fortes d’intentions parfois antagonistes… Elles lui parlent, elle les écoute, elles se parlent. Marie Demy prélève dans leur intimité, opère dans leur publicité, vaste monde. Marie Demy sait qu’une image est un objet plastique, un objet sensible, à la lumière, très sensible, susceptible. Qu’une image est un étrange miroir. Un réseau de connexions multidimensionnelles. Un réservoir de secrets évidents, d’évidences secrètes, de savoirs ignorés, références implicites, un bouillon de culture.
Marie Demy fait avec les images. Des images avec des images. Tous les moyens lui sont bons. Des plus rudimentaires aux plus élaborés pour peu qu’ils extraient, qu’ils connectent, greffent, assemblent, qu’ils actionnent. Pour peu qu’au final, cet objet-image, dont les trois dimensions (au minimum) se déploient dans notre perception, ait atteint un point limite : l’image selon Marie Demy est une équilibriste, alimentée par des flux sémantiques poétiques et sensibles.
Travaillées, retravaillées, par des opérations, des « bricolages » qui les « éloignent de leur propre histoire et tendent à leur donner une atemporalité et une universalité aussi » les images-objets deviennent lieu, lieu selon le désir de l’artiste, de la rencontre avec le spectateur.
Texte sur l’exposition
Des couleurs d’image d’un voyage égyptien d’un temps avant qui restent ancrées là dans un tapis.
Des doigts peignant ce tapis sur lequel ils sont assis.
Le tapis d’un mage peintre qui veut en faire une image nouvelle.
Le tapis s’envole et l’oiseau porte l’image d’un autre voyage.
Dans une tête des yeux un intérieur un souvenir présent qui inaugure un autre horizon.
Une clef un souffle une mystérieuse pensée de cette réalité à voir à sentir qui s’évapore.
Rebondir calmement d’une image à l’autre s’ouvrir de lumière et poser l’œil.
Le pas sous jacent d’Isabelle Eberhart et sans doute Rimbaud psalmodiant des vers sans triche
Une certaine odeur une peut-être douleur une fébrile connivence entre tout.
Le rappel d’un voyage qui dure dans le temps qui se rappelle là dans l’instant de cette naissance.
VAGABONDAJEVOYAGE la cohérence d’un univers empli des yeux à exister à calmer à donner.
Bienveillance l’autre s’apaise il voit le regard s’accommode se perturbe se nettoie s’abreuve. Il Il n’y a dans le regard que ce que l’œil veut voir.
Il n’y a dans le regard qu’un miroir qui voit l’œil qui voit.
L’autre que chacun est ne s’effacera plus.
L’image est dans l’œil et sa force insoupçonnée.
Gil Devaux, 2015
Artiste et co-fondatrice de la Vitrine Régionale d’Art Contemporain Marie Demy a proposé, du 30 avril au 30 juin 2015 une œuvre inédite conçue et imaginée pour cet espace particulier, constituant la vingt-sixième exposition organisée par l’association, 5 ans après la création de ce lieu dédié à la diffusion de l’art contemporain dans toute sa diversité et son exigence.