PEINADO BARRE
PINCE / PONGE
7 Juillet – 30 septembre 2012 saison 3
Le point de départ de cette exposition est une invitation faite par Marie Demy et Stéphane Got il y a un an, d’exposer en binôme dans une vitrine de Millau. Comme nous avions un an pour y penser nous n’y avons travaillé que les derniers mois. Le fait de travailler à quatre mains n’est pas une mince affaire, là où l’on pense aller plus vite car on est deux, est en fait bien plus lent, car nous sommes deux à valider chaque décision. A force de nous laisser la priorité, et de ne pas choisir ce que nous pourrions faire, nous avons arbitrairement décidé d’un protocole à suivre, un peu comme un itinéraire bis.
Ce protocole que nous avons mis en place était de rebondir sur ce que l’autre nous proposait, à la manière d’une comptine. Virginie sur ce désir me proposa l’idée du Ping Pong, que je transformais en « pince ponge » rebondissant sur cette possibilité de prendre la balle au bond et d’en vriller le sens, ainsi la trame de notre protocole était trouvée, partant d’un référent, nous le vrillerons et le ferons rebondir, comme un calembour qui se consomme frais à la terrasse des campings l’été en Aveyron.
Un camping – pong tout en pince à linge et en éponges, une sorte de remise en jeu par des déplacements qui pourraient agréger un ailleurs à cette vitrine et cela, par l’à peu près, le simulacre et le détour, comme le fait de passer à Millau pour aller à Rodez sans prendre le viaduc mais descendre dans la ville et s’y perdre avec plaisir.
L’art de la vitrine est depuis Ray et Charles Eames un art qui se consomme en couple et c’est un art de détours. Aussi ce que nous proposons aujourd’hui à voir est une manière de rebondir sur l’art d’exposer dans une vitrine, une proposition en étalagistes qui met en perspective le jeu et nos permanences de mise en reflets des enjeux de surfaces, picturales ou de terrains de sports.
Un tableau se compose depuis la rue en clin d’œil à certains artistes ou couples d’artistes que nous apprécions, à certains auteurs ou couples d’auteurs, à certains designers ou couples de designers, à certains philosophes ou couples de philosophes, le jeu est ouvert et désormais la balle est dans votre camp pour le composer et le recomposer à loisir.
B.Peinado, Millau le 4 juillet 2012